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1652
Paul Scarron, Le Roman comique
Paris, Quinet, 1652
Une représentation de la troupe
La troupe comique donne une excellente représentation. Les spectateurs sont sous le charme des comédiennes.
Il fut question de répéter la comédie qu’on devait jouer le jour même dans un tripot voisin. Il n’arriva rien de remarquable pendant la répétition. On joua après dîner, et on joua fort bien. Mademoiselle de l’Etoile y ravit tout le monde par sa beauté. Angélique eut des partisans pour elle, et l’une, et l’autre s’acquitta de son personnage à la satisfaction de tout le monde. Le Destin et ses camarades firent aussi des merveilles, et ceux de l’assistance qui avaient souvent ouï la comédie dans Paris avouèrent que les comédiens du roi n’eussent pas mieux représenté. Ragotin ratifia en sa tête la donation qu’il avait faite de son corps et de son âme à Mademoiselle de L’Etoile, passée par devant la Rancune qui lui promettait tous les jours de la faire accepter à la comédienne. Sans cette promesse, le désespoir eût bientôt fait un beau grand sujet d’histoire tragique d’un méchant petit avocat. Je ne dirai point si les comédiens plurent autant aux dames du Mans que les comédiennes avaient fait aux hommes.
[Effet similaire plus loin, p. 317] La Rapinière était devenu amoureux de Mademoiselle de L’Etoile en lui voyant représenter Chimène et en avait fait dessein en même temps de découvrir son mal à la Rancune, qu’il jugeait capable de tout faire pour de l’argent.
Edition de 1655 disponible sur Gallica.
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