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1665

Raymond Poisson, L'Après-souper des auberges

Paris, G. Quinet, 1665

Représentation de marionnettes

Dans cette petite comédie qui parodie une société mondaine, le Gascon ridicule propose à l'assemblée le divertissement des marionnettes.

Là les marionnettes dansent des courantes, un ballet de six entrées, et jouent une petite farce.

LAURETTE.
Ah ! Madame, il est bon. Quoi, des marionnettes ?
Un Pantalon paraît.
Ce Pantalon est drôle avec ses sornettes.

CLIMENE à Timante
Je m’attendais à voir des comédiens, moi.

TIMANTE.
Rien n’est si surprenant, ni si plaisant, ma foi.

LE GASCON.
Ce n’est encore rien ; qu’on boye et qu’on écoute !
Quand ye beux régaler, parvleu rien ne me coûte.

LE PANTALON des marionnettes dit ce vers
Quand vous ne direz mot, j’acheverai mon pas.

LE GASCON à Brisefer
Sers ces Dames, velistre !

BRISEFER, tenant le Bassin
Ah ! je n’y songeais pas.

LE GASCON.
Ces ginvelettes-là sont bonnes ; ye bous prie,
Prenez donc.

CLIMENE.
Son cadeau vaut bien sa comédie.

LE GASCON.
J’ai mangé mille écus, en Pronbince à cela,
Et donné vingt cadeaux de cette force-là.
Des Olibes ? ba bite.

BRISEFER.
Au moins elles sont chères.
Pour vos sept sols, je crois que je n’en n’aurai guère.

CLIMENE.
Mais vos comédiens se vont déconcerter.

LE GASCON.
Ne vouge donc. Dansez, on ba bous escouter.
Mesdames, dansent-ils ? hen ?

CLIMENE.
Ils font des merveilles.

LE GASCON.
Diou me damne, ils ne sont que jambes et qu’oreilles.

LA VICOMTESSE.
Ze les trouve salmans, mais ils pallent tlop pas.

LE MARQUIS.
Ce sont les baladins, ceux-là ne parlent pas.

LE FLAMAND dit ces Vers sur toutes les entrées
Je li trouve fort bon, moi, sti longue visage ;
Ji l’aime moi, stila plus que davantage.
Pourquoi li bate ti, sti gran pitit garson ?
Je li batte toi vous, si je prendre un baston.
Je li voi, mon foi, bien qu’il est sti soir dimanche,
Sti charbonir tous deux l’a pris son fraise blanche.
Sti fariné-là fait grand débauchement.
Tout comme ma chival qui l’est un grand jument.
Après que les marionnettes ont dansé.
Li sont comédiens de l’hôtel de Bourligrogne.

Ils se battent.

Comédie en ligne sur Gallica pp. 158-9


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