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1653

Thomas Corneille, Le Berger extravagant

Paris, Luyne, 1653

La Folie de Lisis

Le fou Lisis se prend pour un berger et Adrian raconte à la scène 3 de l'Acte I comment les représentations de la pastorale Amaryllis ont achevé de lui gâter l'esprit.

ADRIAN.
Et cette ardeur sans doute eût été refroidie,
S'il n'eût point l'autre hiver hanté la comédie.
Son obstination à voir l'Amaryllis
Lui remit dans la tête et houlette et brebis.
Il me traîna moi-même à ce vilain spectacle,
Presque de vers en vers il y criait miracle,
D'aise à peine il pouvait se tenir dans sa peau.
Tout lui semblait charmant, tout lui semblait nouveau.
Jamais attention n'y fut plus assidue,
Cent fois on l'a jouée, et cent fois il l'a vue,
Si bien que rembarqué par son maudit caquet,
Il a trouvé moyen d'apprêter son paquet,
Et par un beau matin ayant troussé bagage,
Il est ici venu jouer son personnage.

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