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1695
[Anonyme], Le tombeau des amours de Louis le Grand et ses dernières galanteries
Cologne : P. Marteau, 1695
Le spectacle des cérémonies et divertissements
Le roman raconte les aventures amoureuses de Louis XIV, et parmi celles-ci la passion irrésistible éprouvée pour Mademoiselle de Fontange. Le roi offre à la sœur de sa maîtresse l’abbaye de Chelles. La cérémonie d'installation revêt un caractère spectaculaire. De retour à Versailles, le Roi de livre à d'autres types de divertissements.
Cette nouvelle abbesse fut bénite avec une magnificence extraordinaire. Il ne manqua rien à la cérémonie, étant la sœur de la maîtresse du roi. Aussi fut-elle honorée d’un grand nombre d’évêques. Toute la cour y assista, et Mademoiselle de Fontange y parut avec tous ses charmes distingués, qui lui attirèrent les regards de tous les spectateurs. Comme les bois et la solitude assaisonnent souvent les plaisirs que l’on trouverait dans les grandes villes, notre monarque ne passa pas longtemps à Paris sans retourner à Versailles, séjour si rempli d’enchantements et si propre à inspirer les passions. Toute la cour partit pour ce lieu ravissant et délicieux. Le roi y renouvela tous les divertissements qui avaient été interrompus par son absence. L’on fut à la chasse tous les jours, et les dames, qui accompagnent d’ordinaire sa Majesté dans cet exercice y parurent infatigables. La santé de la belle mignonne, de notre prince lui était trop chère pour qu’il lui permit de s’engager comme les autres dans la course. Elle en eut le plaisir, sans se mettre au hasard, et vit de son carrosse tout ce qui pouvait lui donner quelque satisfaction. […] Madame la Dauphine fit changer la conversation en parlant du bal que sa Majesté devait donner le lendemain. Ce fut un des plus beaux de tous ceux qui ont jamais paru. Tout y était charmant et magnifique. Le roi y dansa avec son adresse ordinaire ; mais ce qui surprit le plus ce fut qu’il prit deux ou trois fois une jeune demoiselle fort aimable et qui dansait admirablement bien. Sa Majesté ne put su défendre du mérite de cette Demoiselle, et lui dit plusieurs galanteries fort obligeantes, dont elle se tira avec une modestie toute charmante.
Roman consultable sur Google Books, p. 46-49.
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