Le lendemain ce Prince donna un superbe festin à toute la cour où l’on dansa le ballet des Amours travestis. L’ouverture du théâtre fut faite par une aimable dispute entre Pallas et Vénus, la première accompagnée des arts et des vertus, et la dernière des grâces et des plaisirs. Le dieu Mars qui voulait les accorder proposa le Dauphin pour arbitre. La première entrée était de six amours déguisés en satires qui sortaient d’un antre sombre et solitaire ; le théâtre se changea en une mer où parut une barque qui sauvait deux amants qui fuyaient leurs ennemis ; deux amours désignés en rameurs qui marquaient une joie extrême d’avoir remporté la victoire avec eux. La troisième représentait une troupe d’amours qui brûlaient d’envie de mettre une belle à la puissance de son amant, et qui avaient emprunté les déguisements et toutes les galanteries imaginables. Les mêmes amours cachés sous la figure de bergers tachaient par leurs doux langages d’entretenir un vieux guerrier auprès d’une charmante personne dont il était fort amoureux, mais que la gloire dégageait de ses chaînes. Le bal finit par plusieurs amours vêtus comme les nymphes de Flore qui sortaient d’un bocage étant couronnées de fleurs que les Zéphirs ne pouvaient abandonner.