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1695
Charles Cotolendi, Le Livre sans nom
Paris, Brunet, 1695.
Vie de Molière romancée
Au cours d'un voyage fictif, le narrateur rencontre Molière au moment de son Jugement dernier devant Minos. Le dramaturge revient alors sur les événements passés de sa vie.
[première représentation au Louvre devant le roi après Nicomède ]
mes nouveaux acteurs ne déplurent point, l'agrément et le jeu de mes femmes agréèrent et satisfirent toute la cour, les fameux comédiens qui avaient mis en si haute réputation l'Hôtel de Bourgogne furent présents à ma représentation et au compliment que je fis au roi sur le théâtre, que je tournai si agréablement qu'il fut trouvé d'un très bon goût bien reçu et applaudi de toute la cour, de même que ma petite comédie du Docteur amoureux, qui n'avait qu'un acte et, comme l'on n'était plus accoutumé aux petites pièces, l'invention de celle-ci parut nouvelle, divertit autant qu'elle surprit tout le monde. Je faisais le Docteur et je remplis si bien mon rôle que cela me mit en si grande estime que sa Majesté donna ses ordres pour établir ma troupe dans la salle du Petit-Bourbon, pour y représenter la comédie alternativement avec les comédiens italiens, où vous étiez déjà, seigneur Arlequin. Ma troupe commença à représenter en public le 3 novembre 1658 et donna pour nouveauté L'Etourdi et Le Dépit amoureux, qui n'avaient jamais été jouées à Paris. J'y parus et m'y acquis bien de réputation. En 1659 je donnai Les Précieuses ridicules, pièce d'un seul acte qu'on représenta après une autre de cinq. Elle eut une réussite qui surpassa toutes mes espérances et le jour qu'elle fut jouée au prix ordinaire le peuple y vint en si grande quantité et les applaudissements qu'on y donna furent si grands que je fus contraint d'en redoubler le prix, ce qui réussit parfaitement à ma gloire et au profit de la troupe.
Édition de 1711, Lyon : chez Baritel l'aîné.
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