D’autant que les choses qui surprennent, touchent plus puissamment les sens, on s’est avisé de cacher la face du théâtre de telle façon que ni du parterre ni de l’amphithéâtre ni même des galeries, on ne pourra voir la scène devant que de commencer le ballet. A cet effet il y aura une grande toile qui s’étendra au devant et prenant depuis le haut du plancher jusqu’à terre, tiendra tous les assistants dans un impatient désir de voir ce qu’elle cachera. L’heure étant venue de l’abattre, elle disparaîtra incontinent, et découvrira une scène tout à fait comique. Ce sera une salle de noces revêtue de tapisseries, éclatante de flambeaux et de lumières, et parée de tous les autres ornements requis en semblable occasion. Mais tandis que chacun repaîtra ses yeux de la beauté de cet objet, la Nature paraîtra tout à coup, et s’adressant aux dames comme à ses plus beaux ouvrages, chantera ces vers suivants avec une grâce qui lui sera si naturelle, que chacun aura sujet d’avouer qu’en toutes choses la nature est meilleure que l’art.