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1710
(Florent Carton dit) Dancourt, La Comédie des comédiens
Paris, Ribou, 1710
Un spectateur mécontent de la Comédie-Française
Dans cette comédie, Monsieur Grichardin déplore le monopole de la Comédie-Française sur la scène parisienne.
LUCILE.
[…] Et à quel propos vous récriez-vous contre la Comédie-Française, Monsieur ?
MONSIEUR GRICHARDIN.
Je me récrie, je me récrie, parce que je n’aime point ces messieurs-là.
ANGÉLIQUE.
Hé, que vous ont-ils fait, mon père ?
MONSIEUR GRICHARDIN.
Ce qu’ils m’ont fait ? Ce qu’ils font à tout le monde. Ils veulent [ê]tre seuls à divertir le public, et il semble qu’ils prennent à tâche de l’ennuyer.
MARTON.
Oh, pour cela oui, cela est bien ridicule.
ANGÉLIQUE.
Ils ont un privilège qu’ils soutiennent.
MONSIEUR GRICHARDIN.
Ils ont un privilège de ne rien faire qui vaille, parce qu’ils sont seuls, de mal jouer les anciennes pièces, et de n’en point donner de nouvelles qui ne soient mauvaises. Voilà un privilège bien soutenu ! Morbleu, si j’étais le maître de cela, moi et bien d’autres...
La Comédie des comédiens, ou l’Amour charlatan, Paris, Ribou, 1710.
Extrait disponible sur Théâtre Classique
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