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ca. 1660
Michel de Marolles, Additions aux mémoires
Amsterdam, 1755
Liste des auteurs de théâtre
Dans les additions à ses Mémoires, Marolles dresse une longue liste d'auteurs de théâtre vraisemblablement jusqu'au début des années 1660.
Que dirons-nous des seules pièces de théâtre dont il s’est vu dans Paris un si grand nombre de divers auteurs, depuis l’estime qu’en fit M. le cardinal de Richelieu, pendant les années de son autorité ? Je n’y comprends points celles d’Alexandre Hardi qui en avait composé plus de huit cent parce qu’elles étaient plus anciennes ; et leurs vers un peu plus durs les rendirent désagréables au même temps qu’on vit paraître les Bergeries de M. de Racan, la Thisbé de Théophile et la Sylvie de M. Mairet, qui furent suivies de plusieurs autres pièces de ce dernier auteur, telles que sa Sidonie, sa Virginie, sa Sophonisbe, son Illustre Corsaire, son Roland le Furieux et son Duc d’Ossone. On vit ensuite plus de trente pièces du sieur Rotrou, qui en imita quelques-unes de PLaute, comme Les Sosies et les Menechmes, dix-sept de Messire Georges de Scudéry dont les plus illustres, à mon avis, furent la Mort de César, la Didon, l’Eudoxe, l’Andromire, l’Amour tyrannique, l’Arminius et Le Prince déguisé ; vingt-deux pièces de M. Pierre Corneille qui a porté si haut la gloire du théâtre, huit ou dix de son frère qui travaille aujourd’hui avec beaucoup de succès, les six de M. des Marets dont la seule comédie des Visionnaires peut être mise en comparaison des plus excellents poèmes de cette espèce qui nous soient restés de l’Antiquité ; douze de M. de Boisrobert, abbé de Châtillon, qui ont trouvé l’applaudissement du grand Monde, cinq ou six du feu sieur d’Ouville son frère, dix-huit ou vingt de M. du Ryer qui ne s’est pas acquis moins de réputation dans la prose que dans les vers, dix de M. de la Calprenède, auteur des illustres romans de Cassandre et de *Cléopâtre, autant de feu M. Tristan l’Hermite, dont la Mariamne fut la pièce par laquelle finit l’admirable Mondori, le plus parfait comédien de son temps ; un pareil nombre du feu sieur Baro qui avait achevé les bergeries d’Astrée, six de M. de Benserade, trois de M. de Gombaud dont une seule est imprimée qui s’appelle Amaranthe mais non pas son Aconce et ses immortelles Danaïdes où se lisent de si beaux vers, cinq ou six de M. Chevreau qui a donné de si bonne heure des marques de son esprit, deux ou trois de M. Scarron, admiré de tous ceux qui le connaissent par ses écrits et par sa conversation. La Cyminde de M. Colletet, l’Alinde de M. de la Mesnardière, l’Intrigue des filoux de feu M. de l’Étoile, l’Eunuqe de M. de la Fontaine ; Les Rivaux amis de M. Baudoin ; les deux pièces de cinq auteurs, les deux des sieurs de Beys, Renaud, Alibray, Auvray, Raisiguier et Pichou ; les trois des messieurs Gilbert, la Brosse, Guerrin, le Clerc, les quatre des Messieurs Boyer, Sallebray et Magnon ; les cinq ou six pour chacun de messieurs Montauban, Gillet et Quinault, les huit de M. Maréchal ; plus de cinquante que j’ai vues sans nom d’auteurs et quelques autres encore sous les noms de Banzac [sic], Chapoton, Chaulmer, Cyrano, Claveret, le Comte, Cormeil, La Croix, Durval, Emaville, des Fontaines, Gougenot, Montfleuri, la Morelle, Nicole, Nouvelon, la Pinelière, Provais, Richemont, du Rocher, S. Germain, du Teil, Veronneau, le Vert et la Serre qui en a écrit plusieurs en prose, sans parler de deux autres composées par Madame de S. Balmont de Lorraine et par Mademoiselle Cosnard et quelques-unes de M. Gaberot, prieur de S. Jean qui ne sont pas encore imprimées telles que son Joseph, son César et son Caton. Ce qui fait bien voir que les Français sont capables de toutes choses et que rien ne leur est impossible quand les princes et les grands seigneurs encouragent ceux qui sont au-dessous d’eux par leurs bons exemples ou par leurs caresses et leurs bienfaits à se porter au bien.
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