Par support > Paratextes de pièces de théâtre > L'Innocent malheureux ou La Mort de Crispe

 

1639

François de Grenaille, L'Innocent malheureux ou La Mort de Crispe

Paris: J. Paslé, 1639

Éloge des comédiens du roi

Dans l'"Ouverture générale à toute la pièce, avec un discours sur les poèmes dramatiques de ce temps", Grenaille commence par souligner l'engouement du public pour le théâtre, et salue, à cette occasion, le talents des comédiens :

Tous les esprits qui ont un peu de génie l'emploient d'abord à la scène, les odes et les sonnets ne sont pas des pièces si communes que les tragicomédies. Cela vient à mon avis du prix que la France donne aujourd'hui à cette sorte d'ouvrages, et de l'agrément de ce grand Ministre qui, se déchargeant du poids des affaires, prend quelquefois de nobles divertissements en des sujets héroïques. Ceux qui sont capables de concevoir quelque chose de grand, aiment mieux consacrer leurs veilles au contentement de ce grand héros, qu'aux louanges de plusieurs autres personnes. On en peut encore apporter une autre raison, quoi qu'inférieure à celle-là, et c'est que les acteurs qui représentent les poèmes dramatiques le font avec tant d'adresse et de splendeur, que chacun se persuade que c'est à eux qu'il appartient de donner la montre aux belles choses, et que ce qui les occupe une fois, passe toujours pour relevé. Aussi voyons-nous qu'une profession qui a toujours eu de la vogue, semble être maintenant toute royale, étant sous la protection de sa Majesté. Sa troupe est plus honorée de notre temps que les anciens comédiens ne l'étaient sous les empereurs. Aussi répond-elle par son action, et par le nombre de personnes qui la composent, à tout ce qu'on peut attendre d'elle pour le contentement des plus grands princes aussi bien que de tout le peuple.

Discours en ligne sur Gallica n.p.7


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »