Messieurs, Dieu vous donne joie ;à vous aussi, mes dames,
Et vous pareillement, belles filles et femmes !
Hé bien! qui vous amène ? Êtes-vous venus voir
Si nous entendons bien le comique savoir ?
N'en doutez nullement :jamais les vieux antiques
N'y furent tant que nous subtils et magnifiques,
Comme vous allez voir, s'il vous plaît de tarder
Et, nous portant silence, un peu nous regarder.
Or doncques écoutez, prêtez-nous vos oreilles,
Et vous orrez conter d'horrifiques merveilles,
Desquelles vous rirez un long et large temps,
Tant vos cœurs y prendront d'étrange passe temps ;/strong>
Car sachez que ces vers ne sont faits que pour rire,
Et non pas pour aux mœurs autrement vous instruire.
Pourtant, si par hasard, en bien vous les prenez,
Et que d'affection vous vous les entonnez
Dans le profond vaisseau d'où sort votre mémoire,
Vous en retirerez, certes, un bien notoire,
Et plus que je ne dis civil enseignement,
Apprenant de bonne heure à vivre chastement
A tous vos beaux enfants, chacun en sa famille,
Quand vous en auriez quatre ou cinq cent mille,
Et voire même encore tout plein votre maison.