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1666

[Anonyme], Les Amours de Charles de Gonzague

[s. l. n. n.], 1665.

Remarque érotique à la comédie

Au sein de cette nouvelle à scandale, une scène de tragédie sainte offre aux protagonistes l'occasion d'une allusion graveleuse :

S’en retournant ils passèrent à Padoue, où par hasard ce jour-là se représentait la comédie de Joseph, en musique, que le duc voulut voir. Il y fut avec la comtesse, suivi de tous ses gens, et se plaça avec les autres dames de sa compagnie dans une loge vis-à-vis du théâtre, où il tint toujours sa belle entre ses bras, la caressant aux yeux de toute l’assemblée qui ne les quittait pas un moment de vue. Cependant, quand on vint à représenter la scène de la femme de Putiphar qui voulait forcer Joseph de dormir avec elle, et particulièrement cet endroit où ce modèle de chasteté, la refusant et prenant la fuite, lui laissa son manteau, la comtesse se tournant vers le duc lui dit « non posso lodar questo giovine, che lascia questa signora affamata », qui veut dire en notre langue, « je ne saurais donner de louange à ce jeune homme d’avoir ainsi laissé cette dame affamée. » A quoi le prince répondit aussitôt « Tutti non sono compassionevoli come me con te. Tout le monde n’est pas si charitable ni si compatissant que moi pour toi. »

Nouvelle disponible en ligne sur Google Books.


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