Mais ce qu’il y a de plus surprenant, c’est l’impudence qu’il eut au sujet d’une lettre qu’il prit sur la table d’une dame de ma connaissance où je jouais et dont il s’alla faire honneur à la comédie devant deux ou trois messieurs qui crurent effectivement que cette lettre s’adressait à lui. Et comme c’était une personne considérable par son mérite et par sa naissance qui l’écrivait, ces messieurs, voyant qu’il traitait si obligeamment le comte de Brion, en eurent meilleure opinion qu’ils n’avaient pas, car le bruit commençait déjà à courir qu’il n’était qu’un comte supposé. Mais le hasard voulut qu’un de ces gentilshommes, sortant de la comédie, fut chez la dame à qui cette lettre appartenait et qui, sachant le commerce d’honnête amitié qu’elle avait avec cette personne, lui demanda quelle connaissance pouvait avoir le comte de Brion avec son illustre ami.