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1658
Jean Loret, La Muse historique
Paris, Chénault, [1656-1665].
Tragédie de collège intitulée Athalia
La lettre du 24 août 1658 fait un long compte-rendu de la tragédie annuelle donnée au collège de Clermont sur le sujet d'Athalie.
Au collège de Saint-Ignace,
Où dans une assez bonne place
Je me mis et me cantonnai,
Pour quinze sols que je donnai,
Fut, avec appareil extrême,
Représenté certain poème
Environ cinq jours il y a,
Portant pour titre Athalia,
Reine autrefois de la Judée,
Qui pour n’être dépossédée
De la suprême autorité
Fit mourir avec cruauté
Par une trame déloyale
Tous ceux de la maison royale,
Un excepté tant seulement,
Que l’on sauva subtilement,
L’élevant comme une pucelle
Et qui, malgré cette cruelle,
Après plusieurs dangers scabreux,
Fut couronné Roi des Hébreux,
Savoir Joas, Prince très sage
Qui fit fort bien son personnage. [Nicolas de Villiers du Ponte]
Pour la princesse Jozaba [Louis Gimas]
Son esprit point ne succomba.
Au contraire, il acquit la gloire
D’avoir une heureuse mémoire
Et si bien son rollet joua
Que tout le monde l’en loua.
Touchant la jeune Marianne [François du Fresne]
Cyprine, Pallas et Diane,
N’eurent jamais, au gré de tous,
Des traits si jolis ni si doux.
À n’en point mentir l’assistance
Admira son aimable enfance,
Qui charmait et réjouissait
Chaque fois qu’elle paraissait.
Tous les autres qui récitèrent
Passablement s’en acquittèrent
Et chacun si bien s’appliqua
Que pas un d’iceux ne manqua.
Bien loin d’exercer la critique
Contre cette pièce tragique,
J’en ouïs qui louaient sans fin
Son intrigue et son beau latin.
La construction théâtrale
Étant magnifique et royale,
On y dansa quatre ballets
Moitié graves, moitiés follets
Chacun ayant plusieurs entrées,
Dont plusieurs furent admirées.
Et vrai comme rimeur je suis,
La Vérité sortant d’un puits,
Par ses pas et ses pirouettes,
Ravit et prudes et coquettes.
Édition de 1857 disponible sur Gallica, p. 518.
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