Les applaudissements que l’on a donnés à L’Astrate dans toutes les représentations que l’on en a faites ne sauraient passer que pour légitimes, puisque dans la simple lecture de cette pièce on découvre les mêmes grâces qui l’ont fait admirer sur le théâtre. Il n’est pas nécessaire d’en expliquer ici le sujet, il suffit que l’on sache qu’il s’y voit un combat de la nature et de l’amour, où l’auteur n’a rien oublié de tout ce qui se pouvait dire de plus fort sur cette matière. De plus cette pièce a de la tendresse partout et de cette tendresse délicate qui est si propre à Monsieur Quinault. L’on y remarque aussi plusieurs maximes nouvelles de politique et d’amour qui sont poussées dans toute leur étendue. Les vers en sont magnifiques et bien tournés et les incidents, tout surprenants qu’ils paraissent, se démêlent sans peine et sans violence.