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[s. d.]

Godefroi Hermant, Mémoires

Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1905-1910

Le Jeune Racine

Les Jésuites, assimilés à de vains comédiens, ne charmaient pas le jeune Racine :

Les Jésuites n’étaient pas uniquement appliqués en ce temps-là à mettre le dernier trouble et la dernière confusion dans l’église de Beauvais, qui devait ressentir cette année les effets tragiques de leur animosité ; ils continuaient encore à jouer la comédie sur le théâtre de leur église de Saint-Louis, dans la rue Saint-Antoine, et tâchaient d’épouvanter de plus en plus leurs auditeurs, en y faisant monter le spectre du jansénisme. Le sieur Racine, qui ne songeait point en ce temps-là à acquérir du bien et de la réputation dans le monde par des pièces de théâtre, fut l’un des témoins de ces représentations ridicules. Il avait été élevé à Port-Royal, où il avait nombre de parents et de parentes et, depuis son retour de Beauvais où il avait étudié les lettres humaines, il n’était sorti de ce désert que pour venir faire à Paris son cours de philosophie, dont les épines avaient peu de rapport avec son génie.


Édition en ligne sur Gallica, t.II, p. 182 


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