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1656

Philippe de Villers, Mémoires de ce que nous avons vu et appris de plus remarquable pendant notre voyage commencé le 9e de décembre de l'an 1656

Journal du voyage de deux jeunes hollandais à Paris en 1656-1658, éd. AP Faugère, Paris, Champion, 1899.

Commentaires nuancés sur L'Amour malade

Deux frères hollandais racontent le voyage d'un an qu'ils firent à Paris en 1656-1657. Ils assistent le 4 février 1657 au ballet du Roi et émettent dans cet extrait un vrai jugement critique, décrivant les festivités tout en signalant ce qui leur a plu et déplu.

On nous y traita d'un haut titre car en entrant, nous fûmes conduits par un exempt qui dit qu’il avait ordre de nous présenter les vers du ballet. Ils nous servirent d’amusement en attendant que le roi vînt, ce qui fut assez tard, car, bien que nous y fussions entrés dès les trois heures, on ne commença à danser que sur les neuf. Nous y vîmes toute la cour et tout ce qui est de plus beau dans tout Paris. La grande salle où on le dansa fut si bien éclairée par de beaux lustres de cristal qu’on y voyait comme en plein jour depuis un bout jusqu’à l’autre. Il fut de dix entrées dont le roi dansa la première à trois reprises. On avait pour sujet L’Amour malade et la pièce fut si diversifiée qu’elle peut passer pour un ambigu de ballet, de comédie et de farce. Au commencement de chaque entrée on fit chanter le Dépit, la Raison et le Temps qui avaient consulté sur la maladie de l’Amour malade à l’ouverture du théâtre. Il est vrai que cet intermède de musique revenait si souvent et durait si longtemps qu’il ennuyait à la fin.

éd. AP Faugère, Paris, Champion, 1899, p. 68.  
Édition en ligne sur Gallica, p. 68-69.


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