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1668

André Félibien, Relation de la fête de Versailles

Paris, Pierre le Petit, 1668

Le caractère composite de George Dandin.

George Dandin est représentée à Versailles à l'occasion des festivités de 1668. C'est le caractère composite de la comédie qui frappe le plus ce spectateur officiel.

Bien que la pièce qu'on représenta doive être considérée comme un impromptu et un de ces ouvrages où la nécessité de satisfaire sur-le-champ aux volontés du roi ne donne pas toujours le loisir d'y apporter la dernière main et d'en former les derniers traits, néanmoins il est certain qu'elle est composée de parties si diversifiées et si agréables qu'on peut dire qu'il n'en a guère paru sur le théâtre de plus capable de satisfaire tout ensemble l'oreille et les yeux des spectateurs. La prose dont on s'est servi est un langage très propre pour l'action qu'on représente et les vers qui se chantent entre les actes de la comédie conviennent si bien au sujet et expriment si tendrement les passions dont ceux qui les récitent doivent être émus qu'il n'y a jamais rien eu de plus touchant. Quoiqu'il semble que ce soit deux comédies que l'on joue en même temps, dont l'une faite en prose et l'autre faite en vers, elles sont pourtant si bien unies à un même sujet qu'elles ne font qu'une même pièce et ne représentent qu'une seule action.

Édition en ligne sur Molière 21 


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