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1705
Jean-Léonor de Grimarest, La vie de M. de Molière
Paris : Chez Jacques le Febvre, 1705.
Le plaisir d'une petite comédie pour le roi
Grimarest relate comment en 1658, après « quatre ou cinq années de succès dans la province », Molière et sa troupe jouent à Paris devant le Roi et la Reine mère, avec le désir de l'emporter sur la troupe de l'Hôtel de Bourgogne.
Ces Comédiens eurent l’honneur de représenter la pièce de Nicomède devant leurs Majestés au mois d’octobre 1658. Leur début fut heureux ; et les Actrices surtout furent trouvées bonnes. Mais comme Molière sentait bien que sa troupe ne l’emporterait pas pour le sérieux sur celle de l’Hôtel de Bourgogne, après la pièce il s’avança sur le théâtre, et fit un remerciement à sa Majesté, et la supplia d’agréer qu’il lui donnât un des petits divertissements, qui lui avaient acquis un peu de réputation dans les provinces. En quoi il comptait bien de réussir, parce qu’il avait accoutumé sa troupe à jouer sur-le-champ de petites comédies, à la manière des Italiens. Il en avait deux entre autres, que tout le monde en Languedoc, jusqu’aux personnes les plus sérieuses, ne se laissaient point de voir représenter. C’étaient les Trois Docteurs Rivaux, et le Maître d’École, qui étaient entièrement dans le goût Italien. Le Roi parut satisfait du compliment de Molière, qui l’avait travaillé avec soin ; et Sa Majesté voulut bien qu’il lui donnât la première de ces deux petites Pièces, qui eut un succès favorable. Le jeu de ces comédiens fut d’autant plus goûté, que depuis quelque temps on ne jouait plus que des pièces sérieuses à l’Hôtel de Bourgogne ; le plaisir des petites comédies était perdu.
Jean-Léonor Le Gallois Grimarest, La Vie de M. de Molière, Paris : Chez Jacques le Febvre, 1705, p. 29-31.
Ouvrage retranscrit sur la plateforme Obvil.
Ouvrage original disponible sur Google Books.
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