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1705
Jean-Léonor de Grimarest, La vie de M. de Molière
Paris : Chez Jacques le Febvre, 1705.
Comédien ou tapissier
Évoquant l'environnement dans lequel s'éveille l'intérêt de Molière pour la comédie, Grimarest représente des positions contrastées quant à la valeur du métier de comédien.
Molière avait un grand-père, qui l’aimait éperdument ; et comme ce bon homme avait de la passion pour la Comédie, il y menait souvent le petit Pocquelin, à l’Hôtel de Bourgogne. Le père qui appréhendait que ce plaisir ne dissipât son fils, et ne lui ôtât toute l’attention qu’il devait à son métier, demanda un jour à ce bon homme, pourquoi il menait si souvent son petit-fils au spectacle ? ― Avez-vous, lui dit-il, avec un peu d’indignation, envie d’en faire un Comédien ? ― Plût à Dieu, lui répondit le grand-père, qu’il fût aussi bon Comédien que Bellerose. (C’était un fameux Acteur de ce temps-là.) Cette réponse frappa le jeune homme, et sans pourtant qu’il eût d’inclination déterminée, elle lui fît naître du dégoût pour la profession de Tapissier ; s’imaginant que puisque son grand-père souhaitait qu’il pût être Comédien, il pouvait aspirer à quelque chose de plus qu’au métier de son père.
Jean-Léonor Le Gallois Grimarest, La Vie de M. de Molière, Paris : Chez Jacques le Febvre, 1705, p. 6-8.
Ouvrage retranscrit sur la plateforme Obvil.
Ouvrage original disponible sur Google Books.
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