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1632
Jean-Pierre Camus, Les Leçons exemplaires
Paris : R. Bertault, 1632
Émotion des spectateurs due à la vertu
La jeune actrice Rosaria, en plus d’être d’une beauté incomparable, est un miroir de vertu. L’amour que lui portent les personnages des prétendants se transfère aux spectateurs qui en admirent les qualités morales.
Un des plus grands plaisirs de la scène, c’est quand il arrive par le cours de l’action que quelqu’un de ceux qui l’aiment [un prétendant] doit être son mari, car alors sans feinte, sans masque et sans déguisement, ils la courtisent sur le théâtre et font voir clairement avec combien de passion ils adorent cette beauté ; et elle, relevant son teint et baissant ses yeux, augmente sa beauté par la pudeur et la modestie ; et en même temps elle est aimée de tous les spectateurs comme une vivante image de vertu. Certes, quelque beauté que les yeux remarquent en une femme, rien ne flatte si doucement l’imagination et rien ne donne tant d’amour que l’honnêteté.
Extrait de la dixième Leçon, "La Comédienne convertie", disponible sur GoogleBooks, p. 471.
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