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ca. 1653

Jean-Louis Guez de Balzac, Les Entretiens de feu Monsieur de Balzac

Paris : A. Courbe, 1657.

De quelques acteurs et d’un personnage de comédie

L’entretien porte sur les vers burlesques d'un « gentilhomme » mentionné plus haut. Ce passage est émaillé de références à l’univers théâtral et au monde savant :
- Marie Bruneau, dite Madame des Loges, est une salonnière amie de Guez de Balzac.
- Gros-Guillaume (Robert Guérin, dit aussi La Fleur) est un comédien de l’Hôtel de Bourgogne.
- Le badin est un personnage-type qui provoque le rire par sa sottise et sa naïveté.
- Valleran le Conte est le directeur d’une troupe de comédiens dont fait partie Mathieu Le Febvre, dit Laporte, et qui a pour dramaturge attitré Alexandre Hardy. En outre, le burlesque est comparé aux genres de la conversation, de la comédie et de la farce.

Pour ne rien dire de pis de cette sorte de raillerie [= le burlesque], elle sent plus la comédie que la conversation et plus la farce que la comédie. Ce n’est pas railler en honnête homme. Madame des Loges disait qu’elle aimerait autant voir faire l’ivrogne ou le Gascon – et le Gros-Guillaume, comme vous savez, réussissait admirablement en l’un et en l’autre – mais elle disait bien davantage : elle n’estimait pas plus un pareil jargon qu’une épée de bois au côté et de la farine sur le visage.
En cet endroit mon ami, adressant particulièrement sa parole au Docteur [caviardé]. Au nom de Dieu […], que votre gentilhomme de Touraine ne s’enfarine plus sur le papier, lui qui, partout ailleurs, est si bien fait et si agréable. Il vaut mieux être triste que d’être plaisant de cette façon : et, la première fois que vous le verrez, rendez-le capable de nos raisons […] Faites-lui savoir de la part de l’académie de notre village que celui qui fait le plus rire sur le théâtre et qui est le premier personnage en ce genre-là se nomme le badin de la comédie. Vous vous souvenez de ce vers du poète de Fontenay, familier de Monsieur le Président de Thou :

Qui badine le mieux, Valleran ou Laporte ?
[N. Rapin, adaptation d’Horace où il est question de deux gladiateurs, Épître 18, livre 1]

Extrait de l'entretien XXXVIII : « Du style burlesque » disponible sur Gallica, p. 423-425.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »