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1610
Antonio Foscarini, Relazioni degli Stati Europei, lette al Senato dagli Ambasciatori Venati, nel secolo decimosettimo – Francia 1
Venise : Naratovich, 1856-1877.
Le sacre de Louis XIII selon Foscarini
Dans son « dispaccio » du 3 novembre 1610, dont une partie a été publiée au XIXe siècle, l’ambassadeur de Venise en France Foscarini décrit à sa hiérarchie dans les moindres détails la cérémonie du sacre de Louis XIII à laquelle il vient d’assister.
Poichè ebbi io Foscarini servito gli eccellentissimi ambasciatori al borgo della regina, e lasciati gli ordini necessari per l’incontro ed entrata loro in questa città, m’incamminai giovedi mattina verso Reims dove giunsi sabbato al tardi, avendo usato diligenza nel cammino e supplito con parte della notte per giungervi in tempo. Lo stesso giorno fu tenuto il re alla cresima dalla regina Margherita e dal principe di Condè, e lavato dal cardinale di Giojosa. Il giorno seguente seguì poi il sacro alla presenza della regina madre, regina Margherita, gran numero di principi e grandissimo di signori della corte e del regno, concorsivi con tal frequenza che non vi è memoria che per alcun altro ve ne siano giammai concorsi tanti […] Durò questa cerimonia dalla mattina assai per tempo fino alle quattro ore dopo mezzogiorno, e fu veramente cosa bellissima a vedere e piena di maestà e di grandezza. Si portò il re con tanta leggiadria che non pure superò di gran lunga la maestà, ma reco meraviglia in ognuno, nè lasciò che desiderare. Terminato il tutto passò la Maestà Sua accompagnata da tutti i principi ed altri signori, al palazzo, nella gran sala del quale desinò solo in una tavola posta in loco eminente sotto il baldacchino e con gran solennità, in un’altra si posero li principi ed all’incontro di essi gli ambasciatori con il gran cancelliere, nelle altre li cavalieri dell’ordine con alcuni pochi altri principalissimi signori. Furono servite tutte nello stesso tempo che quelle del re. Riuscì l’apparato ricchissimo, e sontuosissimo il convito. Non mancavano concerti di voci e di strumenti, con tutti quegli altri maggiori regali che alla tavola di sì gran re, per occasione tanta solenne, si potessero desiderare maggiori, e vi si trattenne così lungamente che terminò quasi nello stesso tempo il mangiare ed il giorno.
Après avoir moi-même, Foscarini, servi les excellentissimes ambassadeurs là où se trouvait la Reine, et après avoir laissé les ordres nécessaires pour la rencontre et leur entrée dans cette ville, je me suis acheminé vers Reims, ville dans laquelle je suis arrivé samedi tard, en ayant fait diligence pendant le parcours et en ayant eu recours à une partie de la nuit afin d’arriver à temps. Le même jour le roi fut conduit par la Reine Marguerite et par le prince de Condé à la confirmation, et fut lavé par le Cardinal de Joyeuse. Le jour suivant eut lieu le sacre en présence de la Reine mère, de la reine Marguerite, d’un grand nombre de princes et un très grand nombre de seigneurs de la cour et du royaume. Ils furent tellement nombreux que jamais on en a vu accourir autant de mémoire […]. Cette cérémonie dura du matin jusqu’à quatre heures de l’après-midi, et fut vraiment une chose très belle à voir et pleine de majesté et grandeur. Le roi se comporta avec une telle grâce que non seulement celle-ci dépassa sa majesté, mais qu’elle suscita l’émerveillement de chacun, et ne laissa rien à désirer. Une fois que tout fut terminé, le Roi, accompagné de tous les princes et des autres seigneurs, se rendit au palais, où il dîna dans la grande salle seul à une table située dans un lieu surélevé sous un baldaquin avec grande solennité. Les princes s’assirent à une autre table et en face d’eux les ambassadeurs avec le grand chancelier. Aux autres tables les chevaliers de l’ordre avec quelques autres seigneurs très importants. On servit toutes les tables en même temps que celle du roi. Le décor se révéla très riche, et le dîner exquis. Concerts de voix et d’instruments ne manquaient pas, accompagnés de tous les autres grands dons auxquels on peut s’attendre pour la table d’un si grand roi et pour une occasion si solennelle. On y resta tellement longtemps que le dîner et le jour se terminèrent presque au même moment.
Lettre disponible à la BNF, Tome France 1, p. 344-346.
Traduction de l’italien proposée par Tristan Alonge.
Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »