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1664
Monseigneur Ravizza, Mémoire de Ravizza
Biblioteca Apostolica Vaticana - Manuscrit Chigi E.II.37
Un croquis d’une machine de Molière
Ravizza, homme de confiance du Cardinal Chigi, était notamment en charge de tout l’aspect diplomatique de la légation en France. La bibliothèque vaticane conserve, à côté de la relation plus officielle de Stefano Baldini, un petit carnet au nom de Ravizza, qui détaille également les grandes étapes du voyage. Or, de façon très surprenante, les deux relations présentent des points communs très fort, avec des reprises de phrases presque mot à mot. C’est notamment le cas dans la description du spectacle du 30 juillet 1664, La Princesse d’Elide de Molière, dont même le croquis est identique à celui de Baldini.
Accompagnò SE alle stanza SM, e poi ritirossi all’appartamento per allestirsti dinnanzi andare alla commedia francese, essendovi continuamente comici francesi, spagnoli e italiani […] L’opera fu piena di motti di arie musicali, di varietà, e di amori, compilando in una principessa che per domare l’alterigia di un principe provò di farlo innamorare, innamoratasi ella medesima nello stesso tempo le prese per marito. Vi furono moltissimi balli di dormiglioni, di ninfe e pastori, ma l’ultimo fu migliore sendo in palco più di 50 persone con una macchina fatta così
[croquis]
pieno di sonatori, di ciuffoli e per li scale li violini vestisi da satiri che […] ballarono con altri ballerini […]».
Son Éminence accompagna Sa Majesté dans les chambres et puis il se retira dans son appartement afin de se préparer pour aller à la Comédie-Française, puisqu’il y avait en même temps des acteurs français, espagnols et italiens […] La pièce fut pleine de traits d’esprit et d'airs musicaux, et de variétés et d’amours, relatant l’histoire d’une princesse qui, afin d’apprivoiser l’arrogance d’un prince, fit en sorte de le faire tomber amoureux et finit par en tomber elle-même amoureuse au même moment ; elle le prit pour mari. Il y eut de nombreux ballets de dormeurs, de nymphes et de bergers, mais le dernier surpassa tous les autres, puisqu’il y avait sur scène au même moment plus de cinquante personnages à l’aide d’une machine faite de la manière suivante
[croquis]
remplie de joueurs de trompettes et violes sur les escaliers déguisés en satyres, […] dansèrent avec d’ autres danseurs […]
Relation disponible à Rome auprès de la Biblioteca Apostolica Vaticana, f. 290 r-v.
Traduction de l’italien proposée par Tristan Alonge.
Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »