Dans les temps que la reine s’unissait d’intérêts avec le marquis de Lavardin, ambassadeur de France, pour pouvoir obtenir satisfaction du Pape des violences de ses ministres, au sujet de l’affaire des quartiers, le Barbon persuada à la Reine de faire une sérénade en dépit des chagrins qu’elle recevait du pontife, d’autant plus que la belle saison le permettait. On fit des couplets de chanson, et des récits qu’on devait chanter, avec des cœurs d’instruments : les plus fameux musiciens de Rome furent de la partie, avec deux des meilleures chanteuses de la Reine, la Georgine, ou Angélique, et Mariouche, ou Marote, fille du Barbon et de la Landini. On dressa un amphithéâtre dans un petit jardin de Jasmin, de l’appartement du Marquis Delmonte, qui donnait sur la rue, vis-à-vis le Palais de la Reine. On n’a jamais vu tant d’apprêts, car on fit quantité d’échafauds pour les Dames, où le Barbon ne manqua pas de mettre en vue la belle, Riga, et de faire construire une loge pour elle et ses amis. On fit aussi plusieurs répétitions dans le grand Salon de la Reine, dont le dernier fut extraordinaire par cette sorte d’instruments, et de belles voix, les illuminations répondaient à la symphonie, qui était charmante.