Le jeune marquis se contint quelque temps dans le devoir du mariage, mais enfin il s’échappa et s’embarqua avec la Fani ; elle était devenue folle de lui […]. Enfin un jour transporté de colère, la voyant passer à la Longara devant son hôtel, il descendit au plus vite, s’élança à la portière, et lui donna plusieurs gourmades, en lui disant les injures et les infamies qu’on puisse dire aux coureuses. La pauvre Bosca qui était dans le carrosse pensa mourir de frayeur. La Fani se laissa maltraiter sans autre mouvement, que celui de ses larmes : les spectateurs demeurèrent immobiles à la vue de cette tragédie, car il n’y avait point d’exemple d’une telle insolence qui était très criminelle.