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1654

Christian Gottfried Franckenstein, Mémoires des intrigues galantes de la Reine Christine de Suède

Liège : François Broncart, 1710

Trafic de marionnettes

Lors de l’un des séjours à Rome, dont les Mémoires racontent les aventures, la reine de Suède fait la connaissance du conte d’Alibert, qui se révèle avec le temps un escroc, et n’hésite pas à se servir du théâtre et des marionnettes pour arriver à ses fins.

Pour comble de malheur le comte d’Alibert perdit beaucoup au jeu, et à faire de la dépense au-dessus de sa portée, alors il fallut avoir recours aux inventions. Sous le pontificat de Clément X il fit une loterie dans les salles du collège de la Sapience […] Après cela il entreprit avec les Altieri de faire le théâtre pour les comédiens à Tour de None […] Il trouva aussi l’invention de faire jouer les marionnettes chez lui, et d’en faire un trafic. Il donna même pendant quelques temps à jouer dans sa maison, sous la protection de la reine, autrement il ne l’aurait pu faire, parce que cela est défendu à Rome ; et pour entretenir agréablement les joueurs, il leur faisait entendre de fois à autres des concerts de musique, et des instruments dont la symphonie charmait l’oreille, pendant qu’on vidait la bourse.

Mémoire disponible en BNF (M-19002), p. 218-20.


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