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1617
René Bordier ; Etienne Durand ; Pierre Guédron, Discours au vray du ballet dansé par le roi le dimanche XXIX jour de janvier 1617
Paris : P. Ballard, 1617
Une quatrième entrée admirable
La quatrième entrée du ballet dansé par le roi en 1617 en constitue l’épisode clé, avec le début de la délivrance de Renaud. La relation décrit dans le détail les déguisements des différents danseurs en accompagnant les mots de renvois vers des dessins insérés dans des planches spécifiques de l’ouvrage.
Encore la bonne fortune de l’assemblée ne s’arrêta-t-elle pas au plaisir que leur donna cette troisième entrée : une quatrième (représentée en la cinquième planche) la suivit et lui fit dire que les admirations étaient vaines, où les miracles se suivaient. Monsieur le marquis de Courtanvault (au lieu d’un esprit adrien, marqué 11), Monsieur le Conte de la Rochefoucault (comme le démon de la vanité, marqué 12), Monsieur de Brante pour le démon des Mores, marqué 13, et Monsieur le Baron de Pallvau (représentant le démon de la Guerre, marqué 14) furent les quatre qui sortirent les derniers de la montagne : mais ils ne furent pas les derniers en l’estime que l’on fit des personnes et des actions, l’ordre gardé dans leurs danses, la majesté de leurs habits, et la beauté de leurs figures, fit quasi oublier ce qu’auparavant on avait admiré, et chacun ne savait à quoi se plaire pour avoir trop de plaisir.
Un nouvel aise fit bien tôt perdre ce doute : car Renaud ressortit de sa grotte avec tous les démons qui l’avaient cherché ou suivi, et se joignant tous avec les quatre restants, dansèrent un ballet de quatorze, si différent des premiers en nombre, et en beauté, qu’il eut tout seul les applaudissements qu’avaient eu tous les autres, et qu’en finissant on se plaignit qu’il avait trop peu duré. Tous les démons s’évanouirent, et lors se commença la délivrance de Renaud : car deux cavaliers (armés à l’antique, et marqués en la planche suivante par 15 et 16, l’un portant une baguette, et l’autre une carte avec un écu argenté et luisant comme un miroir) entrèrent par dedans une feuillée élevée à côté de cette montagne, et dansèrent quelques temps sous un air de trompette, si artificieux et si beau qu’on eut souhaité ne l’entendre jamais finir.
Ouvrage consultable sur Gallica, p. 9-10.
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