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1617
René Bordier ; Etienne Durand ; Pierre Guédron, Discours au vray du ballet dansé par le roi le dimanche XXIX jour de janvier 1617
Paris : P. Ballard, 1617
Un concert invisible
Le ballet dansé par Louis XIII et ses courtisans dans la Salle du Louvre le dimanche 29 janvier 1617 constitue la première adaptation en France pour la scène de l’épisode de la délivrance de Renaud, issu de la Jérusalem délivrée du Tasse. Le roi, alors âgé de quinze ans, en avait choisi le sujet parmi plusieurs qu'Etienne Durand, le concepteur désigné pour ce projet, lui proposa. Le ballet s’ouvre avec un concert invisible.
Rien n’était encore paru qu’une grande perspective de Palais et paysage reculé, qui cachait le jardin d’Armide à tous les spectateurs, quand on entendit un grand concert de musique, dont les concertants étaient cachés, et pouvaient néanmoins voir toute l’assemblée au travers des feuillages qui les couvraient. Cette musique composée de soixante et quatre voix, vingt-huit violes et quatorze luths, était conduite par le sieur Mauduit, et tellement concertée qu’il semblait que tout ensemble ne fut qu’une voix, ou plutôt que ce fussent ces oiseaux qu’Armide laissait à l’entour de Renaud pour l’entretenir en son absence, ayant pouvoir de contrefaire les voix humaines, et de chanter les plaisirs de l’amour, avec les persuasions contenues en ses vers (faits et mis en musique par le sieur Guédron, Intendant de la musique de sa Majesté).
Ouvrage consultable sur Gallica, p. 3.
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