Par support > Traités, épîtres, pamphlets, défenses, … > La défense du poème heroïque, avec quelques remarques sur les oeuvres satiriques du sieur D*** dialogues en vers et en prose

 

1674

Desmarets de Saint-Sorlin, La défense du poème heroïque, avec quelques remarques sur les oeuvres satiriques du sieur D*** dialogues en vers et en prose

Paris, Le Petit, Legras, 1670-1674

Testament de Molière personnage

Ce texte s'inscrit dans le cadre de la querelle autour des satires de Boileau, publiées en 1666. Dans le dialogue VII, "l'ombre de Molière" fait le compte rendu de sa pratique théâtrale à Despréaux-personnage:

DESP.
Faute d’invention la fable et la satire
Servent pour divertir tous ceux qui veulent rire.

MOLIERE.
Mais un solide esprit trouve bien peu charmant
Tout ce qui sur le vrai n’a pas son fondement.

DESP.
À qui manque de veine, est-ce peu de prudence
Que de charmer le monde avec la médisance ?
Car c’est dans le Palais ce qui se vend le mieux.[Molière critique son emploi du ad hominem]

MOLIERE.
Tu devais en mon art m’imiter un peu mieux.
J’ai su plaire en mon temps aux plus judicieux.
Je ne nommais aucun, mais par des caractères
Je peignis les tableaux des sottises vulgaires.
La générale idée était mon seule soutien.
Les choses disent tout, les noms ne disent rien.
Mais pour un caractère il faut savoir le peindre :
Et nul, quoi que bien peint, n’a sujet de se plaindre.
Ici, sans te nommer, je vais peindre le tien.

Texte en ligne sur Gallica p. 131


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »