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1665
Jacques Carel de Sainte-Garde, Mémoires curieux envoyés de Madrid sur les fêtes ou combats de taureaux
Paris : F. Léonard, 1670
Une corrida divertissante à Madrid
Lors de son voyage en Espagne, Carrel de Sainte-Garde assiste à ce spectacle peu connu de ses concitoyens qu’on appelle « corrida ». Il relate dans ses Mémoires les effets divertissants de celle-ci, notamment lors de la sortie du taureau de sa « loge ».
Ils [los toreadores] demandent au roi qu’il lui plaise d’ordonner l’ouverture du combat qu’ils sont prêts de soutenir. Leur étant accordée, les trompettes sonnent une manière de semonce, comme pour y appeler le premier taureau qui doit paraître : et tout d’un temps un Alguasil, par ordre de sa Majesté, part à toute bride pour aller faire ouvrir la loge où il est enfermé.
Comme elle est obscure, lorsque en l’ouvrant le taureau voit d’un coup un grand jour qui l’éblouit, et des hommes devant lui qui font certains cris, rien n’est plus divertissant que de le voir sortir en furie la tête baissée, et courir ça et là sur les premiers objets qui s’offrent à sa vue. Les piétons le fuient alors ; ou bien quelques-uns d’entre eux qui sont habillés à la course, viennent adroitement lui planter dans les épaules de petits dards pour l’irriter davantage.
Mémoire disponible dans l’édition récente de J. Dalquier, Mémoires curieux envoyez de Madrid, Union de bibliophiles taurins de France, 2012, p. 23-24.
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