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1674

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chenault, 1674.

Critique d'Iphigénie

Le 1er septembre 1674, Robinet consacre une longue critique à l'Iphigénie de Racine à l'Hôtel de Bourgogne :

La très touchante Iphigénie,
Ce chef-d’œuvre du beau génie
De Racine, ravit la cour,
Quand elle la vit, l’autre jour,
Si fidèlement récitée,
Et dignement représentée,
Par les grands acteurs de l’Hôtel.
Alors, Mortelle, ni Mortel,
Alors, ni Prince, ni Princesse,
Alors, et ni Dieu, ni Déesse,
De tous ceux qui se trouvaient là,
A ce rare spectacle-là,
Ne put onc [sic], retenir ses larmes,
La voyant, avec tant de charmes,
Par l’ordre d’un barbare sort,
Ainsi, destinée à la mort
Le pathétique, et vraisemblable
Tenant là, lieu du véritable,
Tant ce dramatique est parfait,
Produisit un pareil effet,
Et, pour lors, la cour toute pleine
De pleureurs, fit une autre scène
Où l’on vit maints des plus, beaux yeux
Voire des plus impérieux,
Pleurer, sans aucun artifice
Sur ce fabuleux sacrifice.
L’auteur fut beaucoup applaudi,
Aussi vrai que je vous le dis,
Et mêmes notre auguste sire,
L’on louangea fort, c’est tout dire.
Ce divertissement de Roi,
Sera donné, comme je crois,
Aux chers habitants de Lutèce,
Qui le verront avec liesse,
Pendant le quartier hivernal :
Et moi, d’un si charmant régal,
D’avoir ma part, j’ai grande envie,
Si jusqu’alors, je suis en vie.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »