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1670

Paul Pellisson, Lettres historiques de M. Pellisson

Paris, Didot, 1729.

Une ville en fête

Dans cette lettre écrite à Lille le 24 mai 1670, Pellisson raconte une des étapes de la tournée royale au Nord de la France. À Courtray, la ville est en fête et les décorations ravissent le spectateur, qui, cherchant à les décrire, conclut à l'impossibilité de transmettre la beauté du spectacle :

Ils [les habitants] reçurent le roi avec beaucoup de joie. Les feux d'artifice commencèrent sur le soir. M. le Duc de Foix, allant dans les rues, eut le gras de la jambe percé d'une fusée ou bâton à feu. Il en eut la fièvre, et en est encore fort incommodé. Ce qu'il y eut de singulier fut qu'à nuit close, la ville fut toute éclairée de la manière du monde la plus étonnante. Il y avait partout, comme à Tournay, des festons de verdure et de fleurs qui traversaient la rue d'une fenêtre à l'autre, de pas en pas. En moins de rien chacune de ces chaînes de verdure fut couverte de vingt, trente ou quarante petites lanternes de papier allumées qui faisaient un berceau de lumière et de feu sur la tête des passants. Il n'y a pas de plus agréable objet que celui-là le parut généralement à tout le monde. Outre cela le logis du roi, l'Hôtel de Ville, et les endroits principaux étaient ornés de grands pots de feu de la même manière ; mais cette quantité infinie de petites lanternes dont on en voyait peut-être cinq ou six milles en une seule longue et large rue faisaient ce qu'on ne saurait vous représenter.

Paris, Didot, 1729, p. 42-43.


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