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ca. 1670
Jean-Baptiste Tavernier, Relation nouvelle et singulière du royaume de Tonkin
in Recueil de plusieurs relations et traités singuliers et curieux de J. B. Tavernier, Paris, G. Clouzier, 1679.
Les comédies tonkinoises vues par un spectateur français
Dans le traité qu'il consacre à cette région du monde, J-B. Tavernier évoque les « visites, festins et divertissements des Tonkinois » au chapitre VIII. C'est en spectateur français qu'il évalue leurs comédies :
Entre tous les divertissements des Tonkinois, il n'y en a point où ils s'attachent avec tant de plaisir qu'à la comédie, qui ne se fait d'ordinaire que la nuit ; et celles qu'ils représentent le premier jour qu'ils voient la lune se renouveler, sont les plus belles. Elles durent depuis le soleil couchant jusqu'au soleil levant, et elles sont accompagnées de quantité de décorations et de machines qui surprennent agréablement la vue. Ils savent admirablement bien représenter la mer et les rivières, et les combats de galères et vaisseaux, bien qu'ils ne soient d'ordinaire que huit acteurs, tant hommes que femmes. Les lieux où se donnent ces spectacles sont de grandes salles, dont le tiers est occupé par le théâtre, le reste servant d'amphithéâtre, et étant rempli de bancs. De côté et d'autre du théâtre il y a une loge fort enjolivée, réservée pour le roi quand il lui plaît de venir à la comédie. Les acteurs et actrices ont des habits magnifiques, et la coiffure des femmes est une espèce de mitre ou de tiare qui leur sied très bien, et d'où pendent par derrière deux bandes larges chacune de trois doigts qui vont jusqu'à la ceinture. Les uns et les autres s'acquittent parfaitement bien de leurs rôles, et dansent à leur manière avec beaucoup de justesse. Et à un des coins de la salle il y a un petit théâtre pour les deux juges de la comédie, l'un desquels bat la mesure sur une grosse timbale.
Relation de voyage en ligne sur Google Books, p. 195-196.
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