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ca. 1690

Philippe-Emmanuel de Coulanges, Mémoires de M. de Coulanges

Mémoires de Monsieur de Coulanges , Paris : J.-J. Blaise, 1820,

Spectacle partagé, plaisir décuplé

Dans cette chronique des événements ecclésiastiques de Rome des années 1690, le mémorialiste témoigne aussi de ses expériences de spectateur à divers divertissements. Le fait de voir des spectacles en compagnie de gens de qualité apparaît comme un critère important pour les sublimer:

Je ne négligeais pas non plus d'aller à toutes les fêtes journalières dont j'ai parlé, et qui étaient toujours pour moi un nouveau sujet d'étonnement. L'hiver étant venu, l'on commença à parler des plaisirs de cette saison, et entre autres de deux opéras que les neveux du pape faisaient préparer, et que l'on devait représenter dans leurs palais, en attendant un opéra public et plus magnifique, de la composition du cardinal Ottoboni, qui se piquait d'être aussi bon poète qu'excellent musicien.
Ces opéras ne tardèrent pas à paraître dans leur temps, et un jour que nous fûmes assez heureux pour avoir du duc et de la duchesse de Nevers une audience plus libre qu'à l'ordinaire, la conversation tomba sur les plaisirs qu'on nous faisait espérer. Je ne manquai pas cette occasion de leur représenter que t**ous ceux qu'on promettait seraient bien tristes, si nous ne nous réunissions pas pour les goûter ensemble**; que nous devions bien au moins nous rassembler pour les spectacles, et avoir pendant le Carnaval un peu plus de commerce. Ils répondirent d'un si bon ton, que les ayant revus depuis avec plus de familiarité, l'on fit force projets de se voir, et ils furent très agréablement exécutés.

Mémoires de Monsieur de Coulanges , Paris : J.-J. Blaise, 1820, en ligne p. 274-275 


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