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1657

Michel de Marolles, Mémoires

Paris, Loyson, 1657

De belles machines

Au détour d'un propos sur un de ses congénères, Marolles nous conserve la trace de quelques décors de ballet.

Je ne sais s’il m’échappa de dire quelque chose de l’emploi de M. de Chartres, mais quelques temps après, lorsqu’au même lieu [au Palais Cardinal], on dansa le ballet de la prospérité des armes de la France où les mêmes machines de la comédie furent employées avec de nouvelles inventions pour faire paraître tantôt les campagnes d’Arras et la plaine de Casal et tantôt les Alpes couvertes de neige, puis la mer agitée, le gouffre des enfets et enfin le ciel ouvert, d’où Jupiter ayant paru dans son trône, descendit sur la terre. Comme, dis-je, ce prélat qui était capable de tout ce qu’il voulait se donnait la peine avec M. d’Auxerre de faire les honneurs de la salle, m’eût dit que cette journée-là, il ne présenterait pas la collation, je lui répondis qu’il ferait toujours bien toutes choses et me fit civilité, de sorte que je vis encore ce ballet commodément, où il y avait des places pour les évêques, pour les abbés et même pour les confesseurs et pour les aumôniers de M. le Cardinal. Les nôtres se trouvèrent à deux loges de celles qui furent occupées par Jean de Werth et Ekenfort, que l’on avait fait venir exprès du Bois de Vincennes où ils étaient prisonniers.

Mémoires disponibles sur Gallica.


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