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1668

Jean Chapelain, Lettres

Paris, Imprimerie nationale, 1888.

Des comédies de Cecchi

Dans sa lettre du 15 juin 1668, Chaeplain remercie Magliabecchi de lui avoir envoyé une comédie italienne de Cecchi, auteur du siècle précédent. C'est l'occasion pour lui d'en faire une petite critique :

Je me trouve favorisé d’une troisième grâce par les lumières que vous me donnez des comédies manuscrites du Cecchi dont je n’avais aucune connaissance, ayant cru jusqu’ici que l’Ammalata était la dernière des siennes et mon désir de la voir ne s’étendant pas au-delà. J’ai eu bien de la joie d’apprendre cela de vous et je vous suis fort obligé de ce que vous me dites de celle-ci en particulier, qu’encore qu’elle n’ait pas été imprimée, elle a été représentée plus d’une fois. Mais je vous le suis davantage de la peine que vous avez prise de m’en copier vous-même le prologue dans lequel je reconnais l’air et le génie de son auteur pour le style et pour le tour ingénieux qui lui est propre et qui convient à ces sortes de compositions quand elles tombent en de bonnes mains. Les petites lacunes qui s’y voient ne diminuent rien de son prix et montrent seulement ou qu’il ne l’avait pas achevé de polir, ou que celui qui l’a transcrit y a fait des fautes qui ne doivent pas être imputées à un si galant homme. […]
Mais, Monsieur, puisqu’elle a plusieurs compagnes qu’on a aussi peu vues qu’elle […], outre l’ornement qui en reviendrait aux lettres toscanes, le public en profiterait, soit pour le plaisir, soit pour l’exemple qui ne saurait être meilleur pour ceux que leur inclination porte à de semblables ouvrages. [S’en suit une comparaison de Plaute et Térence, notamment sur L’Amphitryon].

Correspondance disponible sur Gallica, p. 576-577.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »