Si la modestie de celui qui a fait les airs ne m'empêchait de vous parler à son avantage autant que je devrais faire, je vous dirais des choses qui vous feraient avouer qu'ils ne peuvent être qu'admirables. Mais je me contenterai de dire qu'il a l'honneur d'appartenir au roi, qu'il a souvent travaillé à ses divertissements, qu'il estime son mérite et en a souvent parlé avec éloges. Le Sieur Desbrosses, qui a fait les ballet, a souvent eu l'honneur de travailler pour divertir sa majesté et, depuis fort peu de temps, il en a reçu des louanges devant toute la cour. Je pourrais encore vous dire que vous verrez dans cette pièce les belles voix qui vous ont tant plu dans les représentations de Psyché, et que la jeune demoiselle, qui y chantait dans le dialogue des Amours et des Zéphirs, et qui vous a tant charmés y paraîtra dans plus d'un habit, et vous fera connaître qu'elle est capable de chanter toutes sortes d'airs. Je ne vous dirai rien des machines : les soins que l'on a pris pour les faire aller avec justesse sont si grands que vous en serez surpris. Il ne me reste plus qu'à vous dire que les comédiens, ayant trouvé les beautés de cette pièce extraordinaires, ont cru qu'elle leur pourrait attirer du monde, même les jours où l'on ne joue pas ordinairement, à moins qu'il ne survienne quelque fête, et que, par cette raison, ils ne la donneront que les lundis et les jeudis.